Une fois par an depuis maintenant 17 ans, les professionnels de l’éthique et de la conformité de plusieurs pays se réunissent pour échanger pendant deux jours, sans ambages, sur les diverses problématiques qu’ils rencontrent dans le cadre de leurs activités. L’édition 2020 s’est tenue à Londres du 5 au 7 février. Cet événement exceptionnel, réservé aux seuls professionnels en poste, se nomme l’European Business Ethics Forum. Depuis maintenant 7 années, c’est MA Vieitez, directrice éthique, conformité, et responsabilité de MBDA Systems et trésorière VP du Cercle d’Éthique des Affaires qui s’occupe de l’organisation côté français. Nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous en dise plus sur cette manifestation, sa philosophie et ses objectifs, ainsi que sur sa manière de l’appréhender et de l’organiser.
« Le meilleur endroit pour échanger entre pairs »
Pour MA Vieitez, cela ne fait aucun doute, l’European Business Ethics Forum, nommé ainsi car il réunit les représentants d’entreprises ou d’institutions de divers pays ayant des activités en Europe, est reconnu par de nombreux professionnels de l’éthique et de la conformité comme « le meilleur endroit pour échanger idées et bonnes pratiques entre pairs ». Et s’il en est ainsi, c’est pour une double raison : d’abord, l’évènement est réservé aux seuls professionnels de l’éthique et de la conformité en poste et les consultants et représentants commerciaux de société de conseils ne sont pas acceptés. Ensuite, « nous nous mettons sous la règle de Chattam-House » qui permet à chacun des participants de s’exprimer « de manière libre, sincère et sans langue de bois » sur les diverses problématiques qu’il rencontre dans le cadre de son activité. « Nous avons ainsi a permis la confiance entre les participants et donc l’échange sur des cas réels » explique la représentante du Cercle d’Éthique des Affaires.
Un programme varié et exigeant
Organisé sur deux journées pleines, l’European Business Ethics Forum alterne sessions plénières et sous-commissions en la forme d’ateliers pratiques. « Les sessions plénières permettent de donner la parole à des invités prestigieux qui développent une réflexion singulière » se réjouit MA Vieitez. Lors de l’édition 2020, la plénière d’ouverture était donnée, pour la première fois, à une CEO. La deuxième plénière mettait à l’honneur un chercheur ayant travaillé sur les sujets de conformité en entreprise, la troisième était dédiée à un sujet d’actualité : l’intelligence artificielle et la quatrième traitait des relations des équipes conformité avec les autres départements de l’entreprise.
Pour compléter ces sessions plénières, seize ateliers pratiques sont proposés aux participants qui peuvent en choisir jusqu’à quatre. Pour MA Vieitez « c’est l’occasion pour les membres d’échanger sur des sujets bien définis, et d’apprendre les uns des autres en communiquant sur les bonnes pratiques que chacun a concrètement identifiées dans son organisation ». C’est également le moyen de « s’ouvrir à d’autres approches de l’éthique et de la conformité » : cette année par exemple un atelier pratique a été mené par un représentant de l’ONU sur le sujet de la transmission des valeurs dans le secteur des organisations à but non lucratif.
Un investissement gratifiant
Un mois après la fin de l’évènement, MA Vieitez liste ce qui lui reste encore à faire pour clore l’édition 2020 : « analyser l’enquête de satisfaction, organiser une réunion de débriefing, rédiger et le compte-rendu de chacune des interventions et le faire parvenir aux participants, clôturer les comptes … ». Et dès mai, tout est à recommencer pour organiser la prochaine édition qui se tiendra à Amsterdam : « il s’agit d’identifier en collaboration avec nos partenaires les thèmes à traiter puis ensuite de trouver les intervenants pour chaque session plénière et chaque atelier pratique ». MA Vieitez ne le cache pas, « c’est un gros investissement à la fois en termes de temps et d’énergie » mais le résultat est là : « c’est très gratifiant de voir, qu’année après année, l’événement attire de nombreux participants et ce sans budget publicité, uniquement par le bouche à oreille ! ».
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